Un matin que j'allais faire quelques courses chez l'épicier du coin, je remarquai une queue inhabituelle chez celui-ci. J'entre tout de même, pris mes emplettes, et attendis une file qui n'avançait pas.
Un petit garçon, d'à peine cinq ans et un mètre, faisait lui aussi les courses. Visiblement peu expérimenté (son âge l'excusera me direz-vous), l'enfant ne parlait que très lentement pour exprimer ses désirs, et était attiré par ce comptoir, duquel sa tête dépassait, juste assez pour voir tous les chocolats qui l'ornaient. Bref, il avait fini par demander une bouteille de boisson gazeuse, et l'épicier s'exécuta lui en ramenant une d'un litre.
Sa mère, comme un général de guerre, supervisait l'opération de loin, à partir de sa noire voiture garée en face de l'établissement. "Non, une petite!" cria-t-elle. Le monsieur s'exécuta de nouveau et ramena une bouteille d'un demi litre. L'impatience commençait à gagner peu à peu la file de clients, et la mouche qui bourdonnait en pleine chaleur n'arrangeait en rien à la scène. Voyant l'enfant tendre l'argent, tout le monde crut voir la fin du calvaire, lorsque la mère de nouveau, comme un esprit lointain, ordonna à son pauvre enfant d'acheter du pain. Toute l'épicerie retint son souffle, la sentence était prononcée: deux baguettes. Et à nouveau un exercice périlleux se dessina. Le garçon, perdu dans cette épicerie pourtant d'une taille modeste, chercha en vain le pain. La Voix parla de nouveau "Derrière toi!" cria-t-elle. Rien n'y fait, le petit cherchait toujours, la file s'énervait et la mouche bourdonnait joyeusement.
C'est alors, dans un extraordinaire élan de courage, que la mère entreprit une périlleuse percée dans cet antre hanté par les mâles en chaleurs, indiqua furtivement au gosse le panier, et revint rapidement à son poste stratégique. L'honneur était sauf, l'opération pouvait continuer! L'enfant prit donc ces deux baguettes, la bouteille de coca et s'en alla. Soulagement. Ah non, il devait encore prendre le reste de sa monnaie!
C'est donc tout chargé de deux baguettes qui faisaient quasiment sa taille, d'une bouteille de boisson gazeuse qui faisait son poids et d' une pièce de monnaie qui occupait le restant d'espace entre ses doigts, que le petit dût affronter le dernier obstacle : ouvrir la portière, comme un grand, sous les cris de sa maman.
Vous l'aurez compris, la dame est un peu spéciale. Empaquetée dans un emballage tout noir, elle avait privé le monde de ses yeux de séductrice derrière des lunettes Gucci, bien affreuses au regard masculin.
En parfaite femme d'honneur, elle avait refusé de pénétrer un lieu qui foisonnaient d'hommes. Il est vrai me direz vous, que serrer la main d'un épicier est un acte sexuel de la plus haute obscénité. Tout mâle en chaleur, regardant certains films, attend impatiemment, l'apothéose de la pellicule, lorsque l'acteur, d'une infinie grossièreté, ose prendre la main, de sa partenaire pour la serrer!
Je ne sais pas de quel Dieu elle se réclame, celui que je connais n'aime pas la bêtise.
16 commentaires:
Beau récit! tant mieux pour les hommes qui étaient dans le hanout :)
t'es fou , les tunisiens c'est des degénérés sexuels qui risquent de lui sauté dessus pour la violer..ah la pauvre femme ..et Merci pour la chaine télé al nas pour avoir abruti nos femmes
Dommage...tant de moqueries:c'est fou la façon dont tu réagis,mais cela prouve ton manque d'ouverture et ta betise. je suis pret a parier que tu es de ceux qui demandent plus de libertés ... mais voila pour vous la liberté c ds un seul sens...rabi yehdi
bien dit !
Ce que tu décris la est bien triste. Mais tu pourais aussi penser à ces filles qui se font tripoter dans les épiceries, les moyens de transports en commun, dans leur lieu de travail,...
A mon avis c'est juste une réaction à la connerie de 75% des hommes tunisiens!
Car tu oublie aussi que généralement c'est le mari qui impose le voile à sa tendre épouse!!!
@Anonyme: Je m'attendais à ta réaction. Je n'ai rien contre le voile, je respecte parfaitement les femmes qui le portent, c'est comme tu l'as dit une de leur libertés, leur droit le plus absolu.
En revanche, ce que je ne supporte pas, c'est la bêtise de certains.
Croire qu'entrer dans une épicerie pour acheter deux baguettes et une bouteille de coca est 7ram, tout en ralentissant la queue et en criant sur son pauvre enfant, sans raisons: j'appelle cela de la bêtise.
Kiffe grave de ton nom je présume que tu ne vis pas en Tunisie parce que contrairement à la France ce sont bien les femmes tunisiennes qui veulent porter le voile contre l'avis des hommes! de plus ce n'est pas en réaction aux hommes que cette pratique se propage en Tunisie mais c'est un effet de mode lancé par les chaines terroristes comme Al Nas. Anonyme qu'elle porte le voile ou un string sur la tete c'est son problème mais ce n'est pas une raison pour ralentir c'est à l'image de la société et les religieux doit -on leur reserver un traitement de faveur?
B3aya contrairement à toi moi je suis contre le voile tant qu'il ne représente un danger sur la société, tout de même laisser croire que les femmes sont une sous merde c'est criminel!!
En plus ce que tu dis B3aya sur la betise l'islam dit que les femmes ne doivent pas crier quand elles sont près des hommes..ah l'hypocrisie
Ti sayeb lemra raydha w chihemmek fiha ech telbess w chnya ta3mel, ti chkoun 9allek elli ma3andhech el 7a9 hya tetsarref hakkeka??
@24 Faubourg: Encore une fois, ce n'est pas l'habit que je critique, c'est son attitude. comme je l'ai expliqué plus haut, c'est son droit de porter ce qui lui plait. En revanche, elle ne doit pas ralentir la queue, ni demander à son fils de faire plus qu'il ne peut.
@medchekib: Ne prenons pas les détails inutiles, concentrons nous sur l'essentiel de l'Islam; un islam des lumières, une religion de paix (comme l'indique son nom). Il faut être au juste milieu :)
POUR UNE FOIS on est pas d'accord :D
Franchement Selim, il se peut que la pov' femme soit tout simplement paresseuse, ou fatiguée .. surtout par cette chaleur ça se comprends !
Ce n'est pas la seule maman au monde qui envoie son gosse acheter le pain, ce n'est pas un drame, ce n'est pas de la bêtise ... mais j'pense que tu la condamne simplement pasqu'elle porte le voile ( si c'était une femme non voilée, tu n'en aurais surement pas parlé )
@Canicha: Si elle était fatiguée, pourquoi serait-elle sortie de sa voiture pour montrer le pain et revenir aussitôt en courant à sa voiture? Pourquoi envoyer un gosse d'à peine cinq ans, qui ne sait rien de cet environnement aller prendre les courses. Non vraiment, je ne vois pas d'autres explications!
T'es sûr qu'il ne te manque pas une case pour en arriver à de telles conclusions ? Il y a pleins de gens hommes et femmes qui font ainsi . Si c'était un homme barbu, tu aurais dit qu'il ne veut pas fréquenter les non barbus . Il faut arrêter avec ces conclusions hâtives . c'est franchement du n'importe quoi, c'est attristant de voir que vous en êtes réduit à ça . Ce n'est certainement pas avec des gens qui pensent comme toi que l'on va avancer .
J'ai déjà assister à maintes reprises à des situations ou tu a envie de saisir le client et de le pousser dehors pour passer ton tour tellement il abuse mais ça n'a rien à voir avec ce qu'il porte ou sa ferveur réligieuse .
Je ne sais pas de quel Dieu elle se réclame, celui que je connais n'aime pas la bêtise.
J'adore!
contente que t'y sois revenu !
@Exageration: Quelle explication as-tu trouvé, quelle justification de son comportement? Je pense que la cause est claire!
Un client qui abuse, au moins il est là en personne, il ne dirige pas l'operation de loin à travers son gamin de cinq ans!
@Daddou: merci :D
je vote pour Canicha. Moi je n'm pa trop les empaquetées, les bêtes encore moins, mais il peut s'agir là d'une interprétation exagérée, fondée sur le seul fait qu'elle soit empaquetée. Je ve dire, ça aurait pu êtr n'importe quelle maman nonchalante en jeans, décolleté et lunettes Gucci, ki ve apprendre à son fils à faire les courses. Elle n'est pa pédagogue, certes, mais c un otr problème. Le vrai, à mon sens.
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