mardi 21 février 2012

Croyez-vous au Chef de Service?

La notion de Chef de Service remonte aussi loin que l'apparition de l'externat. En effet, les premiers externes avaient déjà imaginé et inventé leur chef de service, bien avant que certains d'entre eux ne les aient vus et entendus. Des dessins sur les murs des plus anciennes Cavernes de Garde témoignent déjà de ce culte qui semble aller de pair avec l'existence externe. Dans certaines cultures, on croyait même en plusieurs Chefs de Service. La mythologie les dessinait, alors, à l'image des externes, certains étaient travailleurs, d'autres longeaient les murs et d'autres encore faisaient la cour à d'autres Chefs de Services. La sagesse populaire externe pensait également que le soleil ne se levât qu'après que les Chefs de Services ne furent entré en conclave dans la mystérieuse Salle de Staff.

Le Monochefdeserivisme n'apparut que beaucoup plus tard dans l'histoire de l'externat, quand plusieurs externes affirmèrent l'avoir rencontré. Ils émirent alors l'hypothèse qu'il était le seul à régner sur le monde du service. Mais les récits divergent. Certains décrirent un Chef de Service qui ne s'addressât aux externes que par le biais de signes qu'il laissait dans le service: des petits bouts de papiers signés qu'on lui attribuait, des cris de derrière son Bureau ou parfois même par la brise qu'il laisse à son passage dans le couloir. D'autres croyances, en revanche, faisait état d'un être bon, omniprésent en chacun dans le service, il corrigeait les erreurs médicales et guidait les gentils médecins dans leurs opérations quotidiennes. Tous, en tout cas, avaient en commun le culte qu'on lui vouait.

La hiérarchie plaçait les externes au plus bas de l'échelle; ils avaient, dit-on, fait dans une vie antérieure de graves fautes et le Karma, pour se venger d'eux, les avaient mis dans cette position. Vinrent, ensuite, les internes et les résidents qui avaient choisi une vie de dévotion pour le souverain; ils avaient renoncé à toute vie pour se vouer à la médecine et au culte du Chef de Service. Il n'était pas rare, d'ailleurs, qu'ils se livrent à des rituels de sacrifice de soirées sur des autels afin d'obtenir la grâce de leurs Seniors. Ces derniers, les Seniors, formaient l'Eglise du Chef de Service, et à eux était promise une belle vie après l'Hôpital. C'est encore à eux que, dans certaines croyances, les externes se confessaient et avouaient un péché d'Absence ou de Retard, deux des sept péchés capitaux. C'est à eux, aussi, que souvent les Chefs de Services s'exprimaient directement; ils étaient ainsi les médiateurs entre les externes et lui/elle.

Enfin, dans certains services, faute de signes, des externes ont cessé de croire en les Chefs de Services.

Qui est le Chef de Service? Qui sait si un jour on répondra à cette question...

lundi 12 décembre 2011



Le Roi d'Angleterre était la plus belle dans sa robe de mariée.

Le Roi d'Angleterre était resté longtemps vieille fille. Car outre le trône, il avait hérité d'une beauté toute spéciale, d'un fort caractère, et murmure-t-on au village, d'une moitié de raison. Le Roi était véritablement la plus belle, ce soir, dans sa robe de mariée, et ces noces étaient dignes de cet évènement.


Pourtant, les choses n'avaient pas été aussi facile. Lonngtemps vieille fille, si longtemps qu'il s'était même prononcé contre le mariage un jour, mais comme on dit ici, en Angleterre, c'était pour conjurer le sort, "The eye" .Le temps suivant son cours, le Roi fut récompensé: un riche mari vint frapper à sa porte. Il était certes beaucoup plus âgé, mais sa longue barbe et son fort accent du Machreq lui donnaient un style tout particulier, et tant pis si le Roi n'aimait pas beaucoup les barbes, il y a des principes faits pour disparaître; d'ailleurs n'étaient-ce pas ces principes qui l'avaient laissé si longtemps célibataire?Au milieu de la foule d'invités, plus de deux cents hommes et femmes, le Roi repensait à tout ce qui avait précédé cette soirée, et en particulier à ces fiançailles qui n'avaient que trop duré.Ainsi, au moment où l'on demdât sa main, tous les garçons du quartiers s'étaient offusqués de la maigre dot qu'on lui avait offert. Le Roi s'en fichait, il s'était tu et voulait se marier, mais les bruits couraient, et sa famille dut, pour savegarder son honneur au village, demander une dot plus conséquente. Quelques sous bien sonnants mais peu pesants glissèrent dans la bourse, et les apparences étaient sauvées.


Le Roi d'Angleterre était la plus belle dans sa robe de mariée blanche, n'aurait été qu'elle le serrât trop. Il avait grossi, c'était un fait, une faim à dévorer des sièges s'était emparée de lui ces derniers temps. Et cela débordait un peu dans sa belle robe. Il se mit à penser combien de ceux qui lui souriaient ici, voudraient être à sa place. Et en particulier cette entremetteuse, qui faisait quasiment ménage à trois avec eux deux. Combien y'avait-il de jaloux dans cette salle? Impossible à prédire, alors le Roi pensa à autre chose et se mit à rêver de ce soir. On lui avait dit que la première fois était la meilleure. Le Roi était tout excité dans sa robe blanche, et qu'importe si on avait dit son mari sévère. Les femmes au village racontaient qu'il avait pour habitude, chaque fois qu'il se mariait, de jeter avec hargne son kabbous par terre et de le piétiner, sitôt rentré des noces, comme pour marquer le territoire. Mais qu'impporte, ce soir il sera Monsieur. Le Roi était la plus belle dans sa robe de mariée, mais elle le serrât beaucoup, énormèment. Et pourquoi riaient-ils? Il avait soudain compris. Il s'en était douté, les mauvaises langues lui avaient rapporté ses tendances polygames, mais les commérages, il s'était habitué à ne pas les écouter. Du tout. De toute façon il était marié, et maintenant c'était trop tard.


Le Roi d'Angleterre était la plus belle dans sa robe de mariée, et il pleurait en silence lorsqu'il monta dans la voiture, toute neuve et toute étincelante, qui l'attendait devant la salle.

mercredi 16 février 2011

Ma Patrie a mal.


Ma Patrie a mal et me l'a dit hier matin. Ma Patrie a toujours eu mal, mais ne me l'a jamais dit, jusqu'à hier matin. Voilà deux mois que la chose l'a prise, voilà un mois que la chose la quitte. Ma patrie a mal et me l'a dit hier matin. Elle ne soupçonnait rien, mais savait tout, jusqu'à il y a deux mois. Elle était partie pleurer dans son coin quand elle avait eu mal pour les premières fois au poing. Elle s'était tue et ne parlait plus que par des larmes de sang. Ma patrie avait mal et ne l'avait jamais dit.

Mais peu à peu la chose la gagna et ma patrie avait dû prendre le lit. Un mois durant, ma patrie brûlait dans les feux de la fièvre, mais un mois durant ma patrie chanta ses premiers hennissements. Ma Patrie avait la fièvre, elle se tordait dans ses draps rouges mais elle criait le mal qui la rongeait. Ma Patrie avait mal, mais elle avait décidé de le crier. Ma Patrie se tortillait mais ma patrie avait fini par l'expulser. Satan de ses entrailles jaillit, et Ma Patrie comme une mère enceinte, après sa tâche accomplie, se plongea dans un sommeil en demi-teinte. Pourtant, le mal la rongeait encore, et Ma Patrie en son sommeil ne vit que des cauchemars. Ma Patrie avait mal et me l'a dit hier matin.

Ma Patrie rassembla ses dernières forces et buta, hors d'elle, trente-six milles microbes. Ma Patrie a encore la fièvre et son visage, de quelques opportunistes, est maintenant recouvert. Mais Ma Patrie n'a plus si mal et son sourire me l'a dit aujourd'hui matin: Ma patrie a fait un rêve hier soir.

lundi 24 janvier 2011

La révolution est en nous!


Cet article ne cherche à stigmatiser personne et n'est dirigé contre personne; les exemples donnés ne sont qu'à titre indicatif.

La révolution est pour la vie d'un peuple ce que le dépucelage est pour la vie de l'individu: certains le font avec l'amour de leur vie (La France, par exemple), d'autres avec la mauvaise personne (l'Iran) et encore d'autres l'ont subi comme un viol (l'Irak).
Où en sommes-nous? Dans quelle catégorie nous classons-nous? Comment est-ce arrivé? Nous ne le savons pas encore, et personne, à l'heure qu'il est ne saurait le prédire avec exactitude. Il y a bien en revanche ces petits signes qui ne trompent (peut-être) pas, tout ces gens solidaires qui se soutiennent, qui se saluent avec politesse...tout cela sont ces petits regards complices que les amants se partagent au début de leur idylle.
Certes, il y a bien des travers de nous que l'on n'aime pas, on s'exaspère parfois de trouver l'autre islamiste, laïc, communiste, syndicaliste etc...mais quel Homme sur terre pourrait se targuer de tout aimer en son conjoint, quand il est parfois difficile de s'aimer soi-même entièrement? Mais laissons ces histoires de couple, pour l'instant, de côté et intéressons nous au fruit de cette union: nous-même.

Quels individus serons-nous au lendemain de cette révolution? Quels enfants-à-naître pousseront leurs cris? Car de grands défis nous attendent, bien plus que la construction politique, des questions existentielles se posent: serons-nous capable après cette grande réconciliation nationale de traverser la route sur le passage clouté? Serons-nous capable de freiner la voiture pour laisser passer un piéton sur un passage clouté? Serons-nous capable d'offrir la priorité avec le sourire?
Je ne sais pas, mais après tout nous avons fait le plus difficile et je ne vous cache pas mon rêve: celui de pouvoir, un jour, traverser la route avec une horde de piétons, convaincus de leur geste, lorsque le feu de signalisation réservé à cet effet s'allumera en vert. Ce jour là, nous aurons fait notre petite révolution!

jeudi 14 octobre 2010

Retour vers le futur: Deux mille six cents cinquante.


NOTE: Ce post n'a aucun fondement scientifique et ne consiste aucunement en un motif de haine envers vos aînés. Pacifiquement vôtre.



Nous sommes en l'an deux milles six cents cinquante après Jésus-Christ, et rien ne va plus sur la planète Terre. Si l'on a dépassé avec succès l'an deux milles douze, les problèmes liés au réchauffement planétaire, et la troisième et la quatrième guerre mondiale, un problème inquiétait toujours les bipèdes intelligents.

"Après l'euphorie d'Octobre deux milles trois cents trente deux, nous rapporte le Professeur Tounsi, Chef de Service dans un centre hospitalier de la capitale, lorsque l'irréductible dernier cancer fut éradiqué, nous étions tous en face d'un nouveau défi, un défi que nous ne soupçonnions pas. Nous assistions, très certainement, à un double tournant dans l'histoire de l'humanité."
Le professeur humecte son dentier puis reprend:"Avec mes collaborateurs, nous avons constaté, les années suivantes, une baisse, si elle n'était pas inquiétante, elle était du moins intrigante, de la mortalité dans nos services hospitaliers. Bien que rien n'avait quasiment changé depuis le traitement de trois cents trente deux, la mortalité baissait à vue d'oeil."

"J'avais pris mon téléphone cellulaire (oui je suis très ancienne génération), nous fit le Pr Hamilton, brillant médecin réanimateur londonien, avec un large sourire édenté, et j'avais contacté mes collègues un peu partout dans le monde: tous, sans exception, avaient enregistré une baisse significative du taux de mortalité. C'étaient certes des services de grande qualité, mais la situation était tout de même inhabituelle!"

"Subitement, en quelques années à peine, nous étions passés de deux conceptions différentes de la médecine, commente le docteur Santini. Avec l'éviction des Cancers, la médecine en avait définitivement fini avec les maladies létales, mortelles. Le sida, le choléra, la peste, la grippe porcine,bovine, aviaire, féline...toutes, toutes ces maladies étaient passées à la trappe. Cependant, quasi simultanément, un nouveau concept émergea."

"C'était comme si les patients refusaient tous de mourir! s'exclame le Pr Tounsi en toussant. Nous en recevions qui avaient quatre vingt quinze ans, la peau sur les os, avec un dictionnaire des pathologies comme dossier médical, et qui survivaient pour des grippes qui auraient dû entraîner leur décès. Je ne dis pas qu'ils étaient en pleine forme, mais ils végétaient!"

"On aurait dit qu'ils étaient suspendus entre un état de vie et de mort; c'était mieux qu'un coma, pire qu'une vie. Des être fantomatiques, voilà!" rajouta le Pr Hamilton.

Les congrès médicaux aux quatre coins du monde se multipliaient: Le Congrès de Monaco de trois cents quarante se félicita des avancées de la médecine, le Congrès des Caraïbes de trois cents quarante quatre s'en félicita aussi mais émit quelques interrogations, le Congrès de Las Vegas s'inquiéta "profondément" de l'impossibilité croissante du calcul de l'espérance de vie , quant au Congrès de Moscou de trois cents quarante cinq, tout le monde était trop saoul pour pouvoir conclure quoique ce soit.

"Nous étions tout de même tous d'accord pour penser qu'on avait en face de nous de nouvelles pathologies, expliqua le Pr Tounsi d'une voix à peine audible. Le Congrès de Hammamet de trois cents cinquante y mit finalement un nom: Les Maladies Vitales, par opposition aux maladies létales. Nous avions remarqué chez quatre vingt pour cent de nos patients que le mécanisme de la mort bloquait au dernier moment."

"La médecine, reprend le docteur Santini, avait carrément changé d'optique. Nous ne devions pas donner la vie à nos patients autant que nous cherchions un moyen de leur donner la mort. Les journalistes et les philosophes, je m'en rappelle à l'époque, avaient crié au scandale, mais la communauté médicale se devait de prendre ses responsabilité. Les patients, qui n'avaient jamais aussi bien porté leur nom, ne faisaient plus qu'attendre la mort, ils étaient fatigués de vivre: respirer toutes les secondes et faire battre soixante fois son coeur par minute est éprouvant à l'âge de cent cinquante ans."

Les premières publications médicales fusèrent, mais les premiers traitements de la vie n'étaient simplement destinés qu'à abréger les douleurs, aucun ne proposait une véritable technique pour réhabiliter la mort naturelle.
Les enjeux, bien qu'essentiellement médicaux, étaient aussi autres. Les états ont bien vite supprimé les caisses sociales, personne ne cotisait plus pour une retraite dont il ne pouvait plus estimer la durée, les croque-morts ont enterré leurs rêves de richesse, les romantiques se plaignaient du temps qui ne fuyait plus, les tables de l'Aid et de Noël devenaient de plus en plus grandes pour accueillir tous ses lointains ancêtres, et les conflits inter-générationnels étaient les sujets de tous les forums radiophoniques à deux sous entre midi et deux heures.

"Tous nos rêves d'immortalité ont été subitement brisés, nous explique le philosophe Jean-Christophe Traoré. Nous cherchions depuis l'antiquité un moyen pour rejoindre les dieux sur l'Olympe. Aujourd'hui, nous pensons que c'est une pathologie, encore hélas incurable."

Ce désespoir alimenta encore plus celui des désespérés. En trois cents quatre vingt, on dénombra à travers le monde 5 millions de tentatives de suicides, quatre millions huit cent milles six cents d'entre elles ont échouées.

"La mort se refusait à nous! Tout le monde déprimait, on voyait parfois des pendus , suspendus à leur arbres pendant cinq jours, ils regardaient les passants leur sourire, et ils n'arrivaient pas à atteindre la mort par asphyxie! Tenez par exemple, Facebook n'offre plus de notifications d'anniversaire, et quand les gens s'acharnent à le souhaiter à leurs proches, jamais ils ne souhaitent jamais "longue vie", ils se souhaitent simplement du bonheur! Nous sommes passés de la Mort-Désolation à la Mort-Célébration."

"Le seul "traitement" réellement efficace, était le couteau. Cependant, les barrières éthiques étaient énormes, et la quasi majorité des états l'interdisaient. Les gens s'attachaient aussi un peu à leurs ancêtres, un petit peu comme l'on s'attache à un petit souvenir de famille. Il hésitaient souvent avant de le emmener pou recourir à ces méthodes dans certains pays" nous confirma le Pr Tounsi.

Actuellement, la médecine, grâce à ses efforts d'adaptation, offre des réhabilitations de mort naturelle pour une trentaine de maladies létales. Cependant, la recherche progresse, et peut-être qu'un jour, peut-être, comme un espoir lointain, on saura surmonter la vie.

samedi 11 septembre 2010

Les experts, l'Aid.




-Bon les gars, voilà le briefing. La prochaine maison est habitée par une dame de quatre vingts deux ans, veuve, un chat, ne donnant pas d'argent le jour de l'aid et deux enfants faisant la cinquantaine. Cependant, nous pensons qu'à l'heure de la visite, ils ne seront pas là. L'aide ménagère a été observée il y a deux jours à la gare, nous croyons qu'elle rentrait chez elle pour une durée de trois semaines.
L'étude d'affluence des visiteurs montre un pic aux alentours de onze heures et demi avec une moyenne de sept virgule trente cinq personnes en dix minutes. C'est pour cela que nous éviterons ce créneau horaire.
Le service se compose d'un liquide verdâtre d'aspect compact et d'odeur acide. Les analyses faites aux laboratoires montrent qu'il s'agit en fait d'un jus de pistaches radioactif, émetteur alpha. Il n'y a cependant aucun risque sanitaire à avaler les gâteaux proposés.

Je me suis procuré les plans de la maison que je vous ai imprimé sur chacun de vos papiers mouchoirs respectifs. Prenez-les...Voilà. L'étude de ce graphique montre la présence d'une plante artificielle, ici, là et là. C'est donc là que vous prendrez place. Attention, cette plante,ici, est vivante.
Le temps moyen de service est de trois minutes vingt six secondes après le premier assis. Vers midi et quatre minutes, vos serez en possession du breuvage néfaste, c'est exactement là que les plantes entrent en jeu. Pendant que toi, Foulén, tu aborderas le sujet de son passé (la questionner à propos des années soixante), tout le reste de l'équipe déversera quatre vingt quinze pour cent du contenu du verre dans les pots de plantes artificielles (attention à la plante vivante). Foulén, tu disposes d'exactement six minutes pour discuter avec la dame, après quoi, Fouléna (tu seras assise de l'autre côté) tu lui poseras des questions sur ses petits enfants. Foulén tu seras en possession de trois minutes pour faire de même concernant ton verre.

Il est à noter que le chat ne mange pas les sucreries, remettez donc vos gâteaux dans vos poches, DISCRÈTEMENT. Si vous pensez vous être fait prendre, complimentez la maîtresse sur ses gâteaux et reprenez en. Comprenez donc que vous devrez agir en toute discrétion, autrement vous obligerez toute l'équipe à reprendre du "H'lou" et à répéter la même procédure: perte de temps!
Naturellement, l'opération "Sucre en poche" ne peut se dérouler que lorsque TOUS les verres ont été vidés à quatre vingt-quinze pour cent de leur contenance initiale.

Ah oui, dernière remarque. Si, par un quelconque malheur vous trouvez une personne assise à l'endroit indiqué, sommez là de s'écarter, elle s'exécutera, elle ne voudra pas créer d'ennuis le jour de l'aid. Prenez le réflexe de tendre systématiquement la main pour éviter les embrassades baveuses, à moins d'une exception que vous jugerez nécessaire. Le taux de bisous est particulièrement élevé dans les maisons du troisième et quatrième âge.

Falténa, tu te chargeras du chrono. Chaque toux de ta part signifiera le début d'une nouvelle procédure. Si on te questionne à propos de l'origine de la toux, n'essaie pas de la justifier, tu risquerais de fausser les sujets mentionnés tout à l'heure.

Tout le monde a compris sa mission?... Bien! Bonne chance tout le monde. Je sonne, Fouléna tu enclencheras le chrono dès que je m'assois!

jeudi 9 septembre 2010

Le pilote c'était...


Je dédie cette parodie à tous ceux qui ont connu le pilote, en même temps que moi.


Je vous parle d'un temps
Que les moins de dix-huit ans
Ne peuvent pas connaître
Le Pilote en ce temps-là
Accrochait ses Blabla
Jusque dans nos êtres
Et si l'humble garni
Qui nous servait de nid
N’était pas Habchkleubique*
C'est là qu'on s'est connus
On fit de la physique
Tous à maudire le bahut.


Le Pilote, Le Pilote
Ça voulait dire on est heureux
Le Pilote, Le Pilote,
Nous ne mangions qu'un plat sur deux

Dans les cafés voisins
Nous étions quelques uns
Qui attendions la gloire
Et bien que travailleurs
Avec la tête ailleurs
Nous ne cessions d'y croire
Et quand un professeur
Contre un exposé à l’heure
Nous donnait un plus un
Nous récitions des vers
Groupés autour du vilain
En oubliant l'hiver

Le Pilote, Le Pilote,
Ça voulait dire c’était joli
Le Pilote, Le Pilote,
Et nous avions tous du génie

Souvent il m'arrivait
Devant, quelque soir, bosser
De passer des nuits blanches
Retouchant l’équation
De la ligne d'un con
A la série pas franche
Et ce n'est qu'au matin
Qu'on dormait enfin
Durant un cours d’arabe
Épuisés mais ravis
Fallait-il qu’on se barbe
Et qu'on barbe la vie

Le Pilote, Le Pilote,
Ça voulait dire on a quinze ans
Le Pilote, Le Pilote,
Et nous vivions de l'air du temps

Quand au hasard des jours
Je m'en vais faire un tour
A mon lycée Pilote
Je ne reconnaissais
Ni les murs, ni l’entrée
Qui ont vu ma scolarité
Du bas de l’escalier,
Je cherche le caroubier
Dont plus rien ne subsiste
Dans son nouveau décor
Le Pilote semble triste
Et les palmiers sont morts

Le Pilote, Le Pilote,
On était jeunes, on était fous
Le Pilote, Le Pilote,
Ça ne veut plus rien dire du tout




*Habchkebique: mot inventé par le groupe signifiant toute chose.

 
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