jeudi 14 octobre 2010

Retour vers le futur: Deux mille six cents cinquante.


NOTE: Ce post n'a aucun fondement scientifique et ne consiste aucunement en un motif de haine envers vos aînés. Pacifiquement vôtre.



Nous sommes en l'an deux milles six cents cinquante après Jésus-Christ, et rien ne va plus sur la planète Terre. Si l'on a dépassé avec succès l'an deux milles douze, les problèmes liés au réchauffement planétaire, et la troisième et la quatrième guerre mondiale, un problème inquiétait toujours les bipèdes intelligents.

"Après l'euphorie d'Octobre deux milles trois cents trente deux, nous rapporte le Professeur Tounsi, Chef de Service dans un centre hospitalier de la capitale, lorsque l'irréductible dernier cancer fut éradiqué, nous étions tous en face d'un nouveau défi, un défi que nous ne soupçonnions pas. Nous assistions, très certainement, à un double tournant dans l'histoire de l'humanité."
Le professeur humecte son dentier puis reprend:"Avec mes collaborateurs, nous avons constaté, les années suivantes, une baisse, si elle n'était pas inquiétante, elle était du moins intrigante, de la mortalité dans nos services hospitaliers. Bien que rien n'avait quasiment changé depuis le traitement de trois cents trente deux, la mortalité baissait à vue d'oeil."

"J'avais pris mon téléphone cellulaire (oui je suis très ancienne génération), nous fit le Pr Hamilton, brillant médecin réanimateur londonien, avec un large sourire édenté, et j'avais contacté mes collègues un peu partout dans le monde: tous, sans exception, avaient enregistré une baisse significative du taux de mortalité. C'étaient certes des services de grande qualité, mais la situation était tout de même inhabituelle!"

"Subitement, en quelques années à peine, nous étions passés de deux conceptions différentes de la médecine, commente le docteur Santini. Avec l'éviction des Cancers, la médecine en avait définitivement fini avec les maladies létales, mortelles. Le sida, le choléra, la peste, la grippe porcine,bovine, aviaire, féline...toutes, toutes ces maladies étaient passées à la trappe. Cependant, quasi simultanément, un nouveau concept émergea."

"C'était comme si les patients refusaient tous de mourir! s'exclame le Pr Tounsi en toussant. Nous en recevions qui avaient quatre vingt quinze ans, la peau sur les os, avec un dictionnaire des pathologies comme dossier médical, et qui survivaient pour des grippes qui auraient dû entraîner leur décès. Je ne dis pas qu'ils étaient en pleine forme, mais ils végétaient!"

"On aurait dit qu'ils étaient suspendus entre un état de vie et de mort; c'était mieux qu'un coma, pire qu'une vie. Des être fantomatiques, voilà!" rajouta le Pr Hamilton.

Les congrès médicaux aux quatre coins du monde se multipliaient: Le Congrès de Monaco de trois cents quarante se félicita des avancées de la médecine, le Congrès des Caraïbes de trois cents quarante quatre s'en félicita aussi mais émit quelques interrogations, le Congrès de Las Vegas s'inquiéta "profondément" de l'impossibilité croissante du calcul de l'espérance de vie , quant au Congrès de Moscou de trois cents quarante cinq, tout le monde était trop saoul pour pouvoir conclure quoique ce soit.

"Nous étions tout de même tous d'accord pour penser qu'on avait en face de nous de nouvelles pathologies, expliqua le Pr Tounsi d'une voix à peine audible. Le Congrès de Hammamet de trois cents cinquante y mit finalement un nom: Les Maladies Vitales, par opposition aux maladies létales. Nous avions remarqué chez quatre vingt pour cent de nos patients que le mécanisme de la mort bloquait au dernier moment."

"La médecine, reprend le docteur Santini, avait carrément changé d'optique. Nous ne devions pas donner la vie à nos patients autant que nous cherchions un moyen de leur donner la mort. Les journalistes et les philosophes, je m'en rappelle à l'époque, avaient crié au scandale, mais la communauté médicale se devait de prendre ses responsabilité. Les patients, qui n'avaient jamais aussi bien porté leur nom, ne faisaient plus qu'attendre la mort, ils étaient fatigués de vivre: respirer toutes les secondes et faire battre soixante fois son coeur par minute est éprouvant à l'âge de cent cinquante ans."

Les premières publications médicales fusèrent, mais les premiers traitements de la vie n'étaient simplement destinés qu'à abréger les douleurs, aucun ne proposait une véritable technique pour réhabiliter la mort naturelle.
Les enjeux, bien qu'essentiellement médicaux, étaient aussi autres. Les états ont bien vite supprimé les caisses sociales, personne ne cotisait plus pour une retraite dont il ne pouvait plus estimer la durée, les croque-morts ont enterré leurs rêves de richesse, les romantiques se plaignaient du temps qui ne fuyait plus, les tables de l'Aid et de Noël devenaient de plus en plus grandes pour accueillir tous ses lointains ancêtres, et les conflits inter-générationnels étaient les sujets de tous les forums radiophoniques à deux sous entre midi et deux heures.

"Tous nos rêves d'immortalité ont été subitement brisés, nous explique le philosophe Jean-Christophe Traoré. Nous cherchions depuis l'antiquité un moyen pour rejoindre les dieux sur l'Olympe. Aujourd'hui, nous pensons que c'est une pathologie, encore hélas incurable."

Ce désespoir alimenta encore plus celui des désespérés. En trois cents quatre vingt, on dénombra à travers le monde 5 millions de tentatives de suicides, quatre millions huit cent milles six cents d'entre elles ont échouées.

"La mort se refusait à nous! Tout le monde déprimait, on voyait parfois des pendus , suspendus à leur arbres pendant cinq jours, ils regardaient les passants leur sourire, et ils n'arrivaient pas à atteindre la mort par asphyxie! Tenez par exemple, Facebook n'offre plus de notifications d'anniversaire, et quand les gens s'acharnent à le souhaiter à leurs proches, jamais ils ne souhaitent jamais "longue vie", ils se souhaitent simplement du bonheur! Nous sommes passés de la Mort-Désolation à la Mort-Célébration."

"Le seul "traitement" réellement efficace, était le couteau. Cependant, les barrières éthiques étaient énormes, et la quasi majorité des états l'interdisaient. Les gens s'attachaient aussi un peu à leurs ancêtres, un petit peu comme l'on s'attache à un petit souvenir de famille. Il hésitaient souvent avant de le emmener pou recourir à ces méthodes dans certains pays" nous confirma le Pr Tounsi.

Actuellement, la médecine, grâce à ses efforts d'adaptation, offre des réhabilitations de mort naturelle pour une trentaine de maladies létales. Cependant, la recherche progresse, et peut-être qu'un jour, peut-être, comme un espoir lointain, on saura surmonter la vie.

samedi 11 septembre 2010

Les experts, l'Aid.




-Bon les gars, voilà le briefing. La prochaine maison est habitée par une dame de quatre vingts deux ans, veuve, un chat, ne donnant pas d'argent le jour de l'aid et deux enfants faisant la cinquantaine. Cependant, nous pensons qu'à l'heure de la visite, ils ne seront pas là. L'aide ménagère a été observée il y a deux jours à la gare, nous croyons qu'elle rentrait chez elle pour une durée de trois semaines.
L'étude d'affluence des visiteurs montre un pic aux alentours de onze heures et demi avec une moyenne de sept virgule trente cinq personnes en dix minutes. C'est pour cela que nous éviterons ce créneau horaire.
Le service se compose d'un liquide verdâtre d'aspect compact et d'odeur acide. Les analyses faites aux laboratoires montrent qu'il s'agit en fait d'un jus de pistaches radioactif, émetteur alpha. Il n'y a cependant aucun risque sanitaire à avaler les gâteaux proposés.

Je me suis procuré les plans de la maison que je vous ai imprimé sur chacun de vos papiers mouchoirs respectifs. Prenez-les...Voilà. L'étude de ce graphique montre la présence d'une plante artificielle, ici, là et là. C'est donc là que vous prendrez place. Attention, cette plante,ici, est vivante.
Le temps moyen de service est de trois minutes vingt six secondes après le premier assis. Vers midi et quatre minutes, vos serez en possession du breuvage néfaste, c'est exactement là que les plantes entrent en jeu. Pendant que toi, Foulén, tu aborderas le sujet de son passé (la questionner à propos des années soixante), tout le reste de l'équipe déversera quatre vingt quinze pour cent du contenu du verre dans les pots de plantes artificielles (attention à la plante vivante). Foulén, tu disposes d'exactement six minutes pour discuter avec la dame, après quoi, Fouléna (tu seras assise de l'autre côté) tu lui poseras des questions sur ses petits enfants. Foulén tu seras en possession de trois minutes pour faire de même concernant ton verre.

Il est à noter que le chat ne mange pas les sucreries, remettez donc vos gâteaux dans vos poches, DISCRÈTEMENT. Si vous pensez vous être fait prendre, complimentez la maîtresse sur ses gâteaux et reprenez en. Comprenez donc que vous devrez agir en toute discrétion, autrement vous obligerez toute l'équipe à reprendre du "H'lou" et à répéter la même procédure: perte de temps!
Naturellement, l'opération "Sucre en poche" ne peut se dérouler que lorsque TOUS les verres ont été vidés à quatre vingt-quinze pour cent de leur contenance initiale.

Ah oui, dernière remarque. Si, par un quelconque malheur vous trouvez une personne assise à l'endroit indiqué, sommez là de s'écarter, elle s'exécutera, elle ne voudra pas créer d'ennuis le jour de l'aid. Prenez le réflexe de tendre systématiquement la main pour éviter les embrassades baveuses, à moins d'une exception que vous jugerez nécessaire. Le taux de bisous est particulièrement élevé dans les maisons du troisième et quatrième âge.

Falténa, tu te chargeras du chrono. Chaque toux de ta part signifiera le début d'une nouvelle procédure. Si on te questionne à propos de l'origine de la toux, n'essaie pas de la justifier, tu risquerais de fausser les sujets mentionnés tout à l'heure.

Tout le monde a compris sa mission?... Bien! Bonne chance tout le monde. Je sonne, Fouléna tu enclencheras le chrono dès que je m'assois!

jeudi 9 septembre 2010

Le pilote c'était...


Je dédie cette parodie à tous ceux qui ont connu le pilote, en même temps que moi.


Je vous parle d'un temps
Que les moins de dix-huit ans
Ne peuvent pas connaître
Le Pilote en ce temps-là
Accrochait ses Blabla
Jusque dans nos êtres
Et si l'humble garni
Qui nous servait de nid
N’était pas Habchkleubique*
C'est là qu'on s'est connus
On fit de la physique
Tous à maudire le bahut.


Le Pilote, Le Pilote
Ça voulait dire on est heureux
Le Pilote, Le Pilote,
Nous ne mangions qu'un plat sur deux

Dans les cafés voisins
Nous étions quelques uns
Qui attendions la gloire
Et bien que travailleurs
Avec la tête ailleurs
Nous ne cessions d'y croire
Et quand un professeur
Contre un exposé à l’heure
Nous donnait un plus un
Nous récitions des vers
Groupés autour du vilain
En oubliant l'hiver

Le Pilote, Le Pilote,
Ça voulait dire c’était joli
Le Pilote, Le Pilote,
Et nous avions tous du génie

Souvent il m'arrivait
Devant, quelque soir, bosser
De passer des nuits blanches
Retouchant l’équation
De la ligne d'un con
A la série pas franche
Et ce n'est qu'au matin
Qu'on dormait enfin
Durant un cours d’arabe
Épuisés mais ravis
Fallait-il qu’on se barbe
Et qu'on barbe la vie

Le Pilote, Le Pilote,
Ça voulait dire on a quinze ans
Le Pilote, Le Pilote,
Et nous vivions de l'air du temps

Quand au hasard des jours
Je m'en vais faire un tour
A mon lycée Pilote
Je ne reconnaissais
Ni les murs, ni l’entrée
Qui ont vu ma scolarité
Du bas de l’escalier,
Je cherche le caroubier
Dont plus rien ne subsiste
Dans son nouveau décor
Le Pilote semble triste
Et les palmiers sont morts

Le Pilote, Le Pilote,
On était jeunes, on était fous
Le Pilote, Le Pilote,
Ça ne veut plus rien dire du tout




*Habchkebique: mot inventé par le groupe signifiant toute chose.

mardi 22 juin 2010

Appel aux moustiques.


A vous, voyageurs d'une autre espèce, s'adresse ce message. Cette saison encore, une horde de vous autres s'apprête à gagner nos balcons. Sachez, petits insectes, que nous n'aurons point de pitié. Nous respectons votre race, plusieurs fois millénaire, et nous nous rappelons l'instant où nos deux espèces sont sorties pour la dernière fois de l'eau ensemble. Nous nous souvenons de vous, compagnons d'hier. Aujourd'hui, nous avons crée notre monde, le monde où vous n'avez pas de place. Ce n'est point notre faute si vous n'avez pas évolué, et si vous n'aviez fourni aucun effort pour le faire, nous n'en sommes, en aucun cas, responsables. Nous portons en nous le souvenir de ce passé, mais nous devons vous prévenir que nous nous tournons vers notre futur. Vous vivez dans vos marécages, et nous dans nos maisons. Que chacun reste chez soi, et les vaches seront bien gardées!

Sachez, cependant, que nous n'aurons aucun complexe à vous rappeler cette vérité, chaque fois que l'un d'entre vous osera voler dans nos airs. Sachez que les cadavres des vos aînés jonchent nos sols, et que de leur chair se nourrissent nos arbres. Nous sommes un peuple de barbares qui n'aime point la musique; gardez la votre, nous n'en voulons pas. Nous avons dans les coins de nos chambres, des araignées que l'on a pas nourri depuis l'été dernier. Ecoutez seulement les légendes de vos aïeux: les dragons, les ogres, les sorcières et les démons, c'est nous.
Nous n'avons point construit d'abris pour que vous y viviez, nous ne produisons point de sang pour que vous en buviez et nous n'avons point d'oreille pour vous écouter.

C'est un avertissement d'amitié qu'on vous lance, en souvenir de la mitoyenneté des nos ancêtres et des vôtres. Soyez, honorables moustiques, à la hauteur de l'appel qu'on vous lance.

Respectueusement,
les Humains.

jeudi 18 mars 2010

Cas d'Hypotravail...



"-Vous m'avez appelé?

- Oui, on a un cas d'hypotravail avancé avec perte de théorèmes.

-Symptômes?

- Crise d'urticaire modérée à aiguë, perte de connaissance puis troubles cardiaques. Le pouls est pour l'instant stable mais la respiration est saccadée.

-Cause?

- Le taux de Série/ml de sang est incroyablement bas chez ce patient. Il semble ne pas avoir pris ses pilules de cours particuliers depuis deux semaines.

-Zut! Qu'est ce qui leur prend? Quand est ce qu'il a sa prochaine cure de cours particuliers?

-Demain, 2mg le matin, 2mg le soir.

- On ne peut pas attendre. Injectez lui du Parascolaire!

-Rien n'y fait, il ne répond pas. Nous sommes déjà à 3 chapitres.

-Mince alors! On change de cap, vous avez essayé une dose de Facebook 1mg?

- Rien n'y fait, ça a provoqué des crises d'angoisses.

-Mettez le sous Arte en attendant.

-Docteur...

-Oui?

-Il a développé une allergie à la télé cette année, il y a un risque de rejet...

-Mince, mince, mince! Il n'y a aucun centre de cours particulier d'ouvert à cette heure ci?
-Si, tous, nous les avons appelé: ils sont tous complets!"

" Docteur, on le perd!..."


Ariana, 2010.


 
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