lundi 12 décembre 2011



Le Roi d'Angleterre était la plus belle dans sa robe de mariée.

Le Roi d'Angleterre était resté longtemps vieille fille. Car outre le trône, il avait hérité d'une beauté toute spéciale, d'un fort caractère, et murmure-t-on au village, d'une moitié de raison. Le Roi était véritablement la plus belle, ce soir, dans sa robe de mariée, et ces noces étaient dignes de cet évènement.


Pourtant, les choses n'avaient pas été aussi facile. Lonngtemps vieille fille, si longtemps qu'il s'était même prononcé contre le mariage un jour, mais comme on dit ici, en Angleterre, c'était pour conjurer le sort, "The eye" .Le temps suivant son cours, le Roi fut récompensé: un riche mari vint frapper à sa porte. Il était certes beaucoup plus âgé, mais sa longue barbe et son fort accent du Machreq lui donnaient un style tout particulier, et tant pis si le Roi n'aimait pas beaucoup les barbes, il y a des principes faits pour disparaître; d'ailleurs n'étaient-ce pas ces principes qui l'avaient laissé si longtemps célibataire?Au milieu de la foule d'invités, plus de deux cents hommes et femmes, le Roi repensait à tout ce qui avait précédé cette soirée, et en particulier à ces fiançailles qui n'avaient que trop duré.Ainsi, au moment où l'on demdât sa main, tous les garçons du quartiers s'étaient offusqués de la maigre dot qu'on lui avait offert. Le Roi s'en fichait, il s'était tu et voulait se marier, mais les bruits couraient, et sa famille dut, pour savegarder son honneur au village, demander une dot plus conséquente. Quelques sous bien sonnants mais peu pesants glissèrent dans la bourse, et les apparences étaient sauvées.


Le Roi d'Angleterre était la plus belle dans sa robe de mariée blanche, n'aurait été qu'elle le serrât trop. Il avait grossi, c'était un fait, une faim à dévorer des sièges s'était emparée de lui ces derniers temps. Et cela débordait un peu dans sa belle robe. Il se mit à penser combien de ceux qui lui souriaient ici, voudraient être à sa place. Et en particulier cette entremetteuse, qui faisait quasiment ménage à trois avec eux deux. Combien y'avait-il de jaloux dans cette salle? Impossible à prédire, alors le Roi pensa à autre chose et se mit à rêver de ce soir. On lui avait dit que la première fois était la meilleure. Le Roi était tout excité dans sa robe blanche, et qu'importe si on avait dit son mari sévère. Les femmes au village racontaient qu'il avait pour habitude, chaque fois qu'il se mariait, de jeter avec hargne son kabbous par terre et de le piétiner, sitôt rentré des noces, comme pour marquer le territoire. Mais qu'impporte, ce soir il sera Monsieur. Le Roi était la plus belle dans sa robe de mariée, mais elle le serrât beaucoup, énormèment. Et pourquoi riaient-ils? Il avait soudain compris. Il s'en était douté, les mauvaises langues lui avaient rapporté ses tendances polygames, mais les commérages, il s'était habitué à ne pas les écouter. Du tout. De toute façon il était marié, et maintenant c'était trop tard.


Le Roi d'Angleterre était la plus belle dans sa robe de mariée, et il pleurait en silence lorsqu'il monta dans la voiture, toute neuve et toute étincelante, qui l'attendait devant la salle.

mercredi 16 février 2011

Ma Patrie a mal.


Ma Patrie a mal et me l'a dit hier matin. Ma Patrie a toujours eu mal, mais ne me l'a jamais dit, jusqu'à hier matin. Voilà deux mois que la chose l'a prise, voilà un mois que la chose la quitte. Ma patrie a mal et me l'a dit hier matin. Elle ne soupçonnait rien, mais savait tout, jusqu'à il y a deux mois. Elle était partie pleurer dans son coin quand elle avait eu mal pour les premières fois au poing. Elle s'était tue et ne parlait plus que par des larmes de sang. Ma patrie avait mal et ne l'avait jamais dit.

Mais peu à peu la chose la gagna et ma patrie avait dû prendre le lit. Un mois durant, ma patrie brûlait dans les feux de la fièvre, mais un mois durant ma patrie chanta ses premiers hennissements. Ma Patrie avait la fièvre, elle se tordait dans ses draps rouges mais elle criait le mal qui la rongeait. Ma Patrie avait mal, mais elle avait décidé de le crier. Ma Patrie se tortillait mais ma patrie avait fini par l'expulser. Satan de ses entrailles jaillit, et Ma Patrie comme une mère enceinte, après sa tâche accomplie, se plongea dans un sommeil en demi-teinte. Pourtant, le mal la rongeait encore, et Ma Patrie en son sommeil ne vit que des cauchemars. Ma Patrie avait mal et me l'a dit hier matin.

Ma Patrie rassembla ses dernières forces et buta, hors d'elle, trente-six milles microbes. Ma Patrie a encore la fièvre et son visage, de quelques opportunistes, est maintenant recouvert. Mais Ma Patrie n'a plus si mal et son sourire me l'a dit aujourd'hui matin: Ma patrie a fait un rêve hier soir.

lundi 24 janvier 2011

La révolution est en nous!


Cet article ne cherche à stigmatiser personne et n'est dirigé contre personne; les exemples donnés ne sont qu'à titre indicatif.

La révolution est pour la vie d'un peuple ce que le dépucelage est pour la vie de l'individu: certains le font avec l'amour de leur vie (La France, par exemple), d'autres avec la mauvaise personne (l'Iran) et encore d'autres l'ont subi comme un viol (l'Irak).
Où en sommes-nous? Dans quelle catégorie nous classons-nous? Comment est-ce arrivé? Nous ne le savons pas encore, et personne, à l'heure qu'il est ne saurait le prédire avec exactitude. Il y a bien en revanche ces petits signes qui ne trompent (peut-être) pas, tout ces gens solidaires qui se soutiennent, qui se saluent avec politesse...tout cela sont ces petits regards complices que les amants se partagent au début de leur idylle.
Certes, il y a bien des travers de nous que l'on n'aime pas, on s'exaspère parfois de trouver l'autre islamiste, laïc, communiste, syndicaliste etc...mais quel Homme sur terre pourrait se targuer de tout aimer en son conjoint, quand il est parfois difficile de s'aimer soi-même entièrement? Mais laissons ces histoires de couple, pour l'instant, de côté et intéressons nous au fruit de cette union: nous-même.

Quels individus serons-nous au lendemain de cette révolution? Quels enfants-à-naître pousseront leurs cris? Car de grands défis nous attendent, bien plus que la construction politique, des questions existentielles se posent: serons-nous capable après cette grande réconciliation nationale de traverser la route sur le passage clouté? Serons-nous capable de freiner la voiture pour laisser passer un piéton sur un passage clouté? Serons-nous capable d'offrir la priorité avec le sourire?
Je ne sais pas, mais après tout nous avons fait le plus difficile et je ne vous cache pas mon rêve: celui de pouvoir, un jour, traverser la route avec une horde de piétons, convaincus de leur geste, lorsque le feu de signalisation réservé à cet effet s'allumera en vert. Ce jour là, nous aurons fait notre petite révolution!

 
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