mercredi 9 septembre 2009

Guest star 3: Ahmed S.Abid


Ramadan continue de faire des siennes et MBK continue sa série "Guest Star". Aujourd'hui, c'est un invité spécial que nous recevons, Ahmed S. Abid publie sa première nouvelle.
Rappelons que cette œuvre est une fiction.



"Cette nouvelle est dédicacée à Sonia K." A.S.Abid
L’homme qui aimait dessiner des cartes.

18 Octobre 1969, Géorgie.
Le matin d’un jour comme tout autre jour, un bébé vint au monde. C’est au sein d'une famille modeste, de père forgeron et de mère institutrice, qu'il grandit.
Quand bien même il n'aurait rien appris du métier de son père, l’enfant affichait une maitrîse parfaite de l’Anglais dès son plus jeune âge. Son enfance fut marquée premièrement par la mort d’un chien qu’il venait tout juste d’acquérir et ensuite par l’incendie qui embrasa toute la demeure ainsi que ses parents. Lui, était parti faire une excursion le jour où il devint orphelin. Mais il était seul, il n’avait jamais eu d’ami. Il ne parlait à personne et personne ne lui parlait. Peu bavard, il se retint de pleurer le jour où il apprit la nouvelle.

24 Mars 1989.
L’enfant est devenu un jeune homme et s'est envolé vers l’Ukraine pour faire ses études d'histoire de guerre, à Donetsk. Là-bas, il s'est fait des amis. Pour la première fois de sa vie. Galvanisé par cette première, il s'ouvrait à eux comme s’ouvrait un livre et livrait sa personnalité et ses traits de caractère inconsciemment. Ces amis lui faisaient sentir une certaine poudre blanche. Il y prenait plaisir, mais ne savait pas pourquoi, peut-être parce qu'il avait enfin des amis… Peu de temps après, il devint dépendant de cette poudre, il pouvait même former avec un tas une carte de l'Ukraine, ses amis en profitèrent et le tarirent de tous ses sous. Un jour, il se réveilla sur des coups de kalachnikovs qui mettaient fin au calme habituel de la ville, martelant ses tympans. Il ne comprenait rien, il était laissé sur un trottoir. Il demanda aux gens ce qui se passait, mais il n'eut point de réponse, ces gens n'avaient pas le temps de répondre. Le temps coulait. Et avec ce temps, il réalisa que le sang coulait tout aussi bien. Une guerre civile avait éclaté? ...Qu'importe, il fallait se cacher, s'enfuir, se sauver et même disparaître si ce fut possible. Mais il ne put réfléchir, une voiture s'arrêtait, l'homme assis derrière avec sa fille l'invite à monter très vite… Confus dans cette émeute, il ne tarda pas de le faire. Minuit. Ils allaient passer les frontières-Est du pays. Mais ce fut surveillé par des gardes, ils rebroussèrent alors chemin et payèrent une chambre pour quelques heures dans un motel. Neuf heures du matin, Il était en Hongrie dans le même véhicule. Un ébranlement de tête suivi d’un bâillement et il vit que l'homme à côté de lui avait la bouche grande ouverte. Un verre de vodka à la main droite et un pistolet tenu par la main gauche. Une balle aurait troué sa tempe. Il était mort. Au volant, sa fille conduisait, les larmes aux yeux mais avait néanmoins l’air sûr. Il ne savait pas pourquoi, mais il était entre de bonnes mains et s'endormit aussitôt. Les jours en voiture auront continué. Ils s’arrêtèrent pour passer la nuit chez une vielle autrichienne bien seule. C’était une vielle baraque avec une vielle cave. Ils n’avaient point le choix que d’y dormir. Installés, le froid commençait à les saisir. Ils se réchauffèrent le temps qu’il fallait pour survivre. Il y avait de l’euphorie, du plaisir et de l’extase à se découvrir. Ils avaient commencé à caresser des sujets sensibles et même à y aller en profondeur. Il le savait, elle avait fait naître en lui, cette nuit là, le plaisir de vivre, même une nuit. Une vocation. Un but.

5 Septembre 1995, Naples.
Lui et sa fiancée s'apprêtaient à être nommés mari et femme, dans une église parmi les 448 églises de Naples. Peu après, Il finit par décrocher un poste dans une entreprise de papeterie et fourniture de bureaux. Il n’en fallait point plus de ce monde, pour qu’il se satisfasse. Cinq années exactement passèrent. Beaucoup de connaissances furent faites. Il était à présent cadre dans la "Banco di Napoli". Il avait deux filles, deux copies assez conformes de leur mère. Une mère qui était atteinte d’un cancer, mais c'est grâce à elle qui il était vivant. Il le savait, certes. Il avait beau à avoir l’argent, il ne pouvait guère la guérir, amenant tous les cancérologues de la région de Naples, de tout le département, ce cancer demeurait méconnaissable et unique dans son genre. Il alla dans un bar et se bourra la gueule en se demandant à quoi bon avoir tout cet argent et cette vie, si la femme qui ait fait celle-ci, allait mourir et que ses jours étaient comptés. Un homme remarqua la mélancolie de ce dernier, prit de sa poche un petit sachet de la "poudre" miracle, le déposa sur la table, laissant un numéro de téléphone ainsi qu’une adresse. Rien ne pouvait durer… Il le daigna.

18 Octobre 2009
Notre homme, travaillant sous les ordres d’un parrain de la mafia napolitaine arrivait désormais à dessiner la carte de l'Italie avec cette poudre.

Ahmed S. Abid

3 commentaires:

SK a dit…

aaaaaaa :P

ce qu'on ne sait pas , c'est que c'est moi qui ai commandé cette nouvelle ;)

A.S.A a dit…

Ouais :P Et hop! Une demie-heure et la commande fut prête :)

canicha a dit…

Yasmine Trabelsi aime ça =D Bcp bcp zéda !!

 
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