La notion de Chef de Service remonte aussi loin que l'apparition de l'externat. En effet, les premiers externes avaient déjà imaginé et inventé leur chef de service, bien avant que certains d'entre eux ne les aient vus et entendus. Des dessins sur les murs des plus anciennes Cavernes de Garde témoignent déjà de ce culte qui semble aller de pair avec l'existence externe. Dans certaines cultures, on croyait même en plusieurs Chefs de Service. La mythologie les dessinait, alors, à l'image des externes, certains étaient travailleurs, d'autres longeaient les murs et d'autres encore faisaient la cour à d'autres Chefs de Services. La sagesse populaire externe pensait également que le soleil ne se levât qu'après que les Chefs de Services ne furent entré en conclave dans la mystérieuse Salle de Staff.
Le Monochefdeserivisme n'apparut que beaucoup plus tard dans l'histoire de l'externat, quand plusieurs externes affirmèrent l'avoir rencontré. Ils émirent alors l'hypothèse qu'il était le seul à régner sur le monde du service. Mais les récits divergent. Certains décrirent un Chef de Service qui ne s'addressât aux externes que par le biais de signes qu'il laissait dans le service: des petits bouts de papiers signés qu'on lui attribuait, des cris de derrière son Bureau ou parfois même par la brise qu'il laisse à son passage dans le couloir. D'autres croyances, en revanche, faisait état d'un être bon, omniprésent en chacun dans le service, il corrigeait les erreurs médicales et guidait les gentils médecins dans leurs opérations quotidiennes. Tous, en tout cas, avaient en commun le culte qu'on lui vouait.
La hiérarchie plaçait les externes au plus bas de l'échelle; ils avaient, dit-on, fait dans une vie antérieure de graves fautes et le Karma, pour se venger d'eux, les avaient mis dans cette position. Vinrent, ensuite, les internes et les résidents qui avaient choisi une vie de dévotion pour le souverain; ils avaient renoncé à toute vie pour se vouer à la médecine et au culte du Chef de Service. Il n'était pas rare, d'ailleurs, qu'ils se livrent à des rituels de sacrifice de soirées sur des autels afin d'obtenir la grâce de leurs Seniors. Ces derniers, les Seniors, formaient l'Eglise du Chef de Service, et à eux était promise une belle vie après l'Hôpital. C'est encore à eux que, dans certaines croyances, les externes se confessaient et avouaient un péché d'Absence ou de Retard, deux des sept péchés capitaux. C'est à eux, aussi, que souvent les Chefs de Services s'exprimaient directement; ils étaient ainsi les médiateurs entre les externes et lui/elle.
Enfin, dans certains services, faute de signes, des externes ont cessé de croire en les Chefs de Services.
Qui est le Chef de Service? Qui sait si un jour on répondra à cette question...