Cet article ne cherche à stigmatiser personne et n'est dirigé contre personne; les exemples donnés ne sont qu'à titre indicatif.
La révolution est pour la vie d'un peuple ce que le dépucelage est pour la vie de l'individu: certains le font avec l'amour de leur vie (La France, par exemple), d'autres avec la mauvaise personne (l'Iran) et encore d'autres l'ont subi comme un viol (l'Irak).
Où en sommes-nous? Dans quelle catégorie nous classons-nous? Comment est-ce arrivé? Nous ne le savons pas encore, et personne, à l'heure qu'il est ne saurait le prédire avec exactitude. Il y a bien en revanche ces petits signes qui ne trompent (peut-être) pas, tout ces gens solidaires qui se soutiennent, qui se saluent avec politesse...tout cela sont ces petits regards complices que les amants se partagent au début de leur idylle.
Certes, il y a bien des travers de nous que l'on n'aime pas, on s'exaspère parfois de trouver l'autre islamiste, laïc, communiste, syndicaliste etc...mais quel Homme sur terre pourrait se targuer de tout aimer en son conjoint, quand il est parfois difficile de s'aimer soi-même entièrement? Mais laissons ces histoires de couple, pour l'instant, de côté et intéressons nous au fruit de cette union: nous-même.
Quels individus serons-nous au lendemain de cette révolution? Quels enfants-à-naître pousseront leurs cris? Car de grands défis nous attendent, bien plus que la construction politique, des questions existentielles se posent: serons-nous capable après cette grande réconciliation nationale de traverser la route sur le passage clouté? Serons-nous capable de freiner la voiture pour laisser passer un piéton sur un passage clouté? Serons-nous capable d'offrir la priorité avec le sourire?
Je ne sais pas, mais après tout nous avons fait le plus difficile et je ne vous cache pas mon rêve: celui de pouvoir, un jour, traverser la route avec une horde de piétons, convaincus de leur geste, lorsque le feu de signalisation réservé à cet effet s'allumera en vert. Ce jour là, nous aurons fait notre petite révolution!