Toi là bas, oui toi, tu peux me dire ce que t’es en train de faire ? Hein ? Je t’attends petit, répond ! Tu ne sais pas ? Ca ne m’étonne même plus ! Bien sûr que tu ne sais pas ! Tu es comme tous les autres, ces enfoirés qui ne se rendent même pas compte qu’ils sont dans la merde jusqu’au cou ! oui c’est bien ça, jusqu’au cou. Alors toi, tu les suis, bien docilement, tu ne te poses même pas la moindre petite question ! Le pourquoi du comment ne t’intéresse plus. T’en as vu d’autres me diras-tu ! NON. T’as pas le droit de dire ça. Réveille-toi petit et prend conscience, oui prend conscience de ce qui t’entoure, de ce que tu vis, de ce que tu fais. Dis stop quand t’en as marre ! Tu penses que ça ne sert plus à rien, que tout est foutu ? Non ! Comme tu as tort ! Tu sais, la vie est belle quand on l’observe bien. Et toi, oui toi, toi tu fais partie de ces milliards de connards qui contribuent à tout foutre en l’air ! Conformisme, uniformisation, standardisme, plus aucune place à l’originalité, à l’innovation et tout cela pourquoi ? Parce que personne n’a le courage de hurler, de dire stop, de réagir tout simplement. Tous sont trop occupés à résoudre leurs petits tracas du quotidien. Pas le temps disent-ils constamment ! Trop de problèmes ! Dis moi petit, as-tu déjà pris le temps, un jour, ne serait ce qu’un court instant d’imaginer les multiples scénarios, les innombrables vies qui se croisent chaque jour au coin d’une rue, dans le métro, dans le hall d’une grande multinationale, au tribunal ou tout simplement, chez l’épicier ? Des têtes pleines à craquer, des visages pâles, des femmes qui ne cessent de retenir leurs larmes, des hommes qui luttent contre leurs désirs, leurs fantasmes inavoués ! Sentiments refoulés qui finissent toujours par éclater ! Ne se rendent ils pas compte de leur aveuglement ?
L’égocentrisme me paraît aujourd’hui tel un fléau, le fléau d’un Dieu en colère, qui se décide à punir ces hommes et leur aveuglément. Certains diront que c’est la faute d’Eve, cette malheureuse qui n’a su combattre sa curiosité et a condamné toute l’humanité par sa bêtise ! Réveille- toi petit, et accompagne -moi ! Je ne sais si c’est le bon choix ! A vrai dire, je ne le pense pas ! Tu es trop jeune, si jeune mon Dieu et pourtant tu t’es déjà mêlé à ce monde, ce monde de fous ! Ouvre les yeux et observe bien ! Pas ce que l’on te dit d’observer, non, mais ce que tu as envie de voir ! Plonge ton regard dans les nuages et apprécie l’immensité, la beauté du ciel d’azur aux reflets dorés. Ecoute ces oiseaux qui chantent gaiement au lever du jour, célébrant en chœur le réveil du soleil. Les entends-tu ? Plonge ta main dans l’eau fraiche. La sens -tu effleurer ta peau telle une douce caresse ? Et alors, tous tes problèmes ne paraissent ils pas insignifiants face à la grandeur de ce monde ?
Au fond, qu’est-ce que le pouvoir, la gloire, l’argent, l’égoïsme, la compétitivité ? Ce ne sont que les résultats de cette malédiction que Dieu a lancée sur les hommes ! Penses-y ! Alors fais moi plaisir petit, réveille toi car il n’est pas trop tard, crois moi, il n’est jamais trop tard ! L’homme est un animal social, il ne peut ni ne doit vivre seul et pourtant tous ces malheureux s’évertuent à créer la haine, à se repousser les uns des autres, à vouloir être les meilleurs, partout, quels qu’en soit le prix ! ils courent après le pouvoir ! Ils rêvent de grandeur et de décadence ! Ne serait-ce qu’un jour, ils voudraient être les rois du monde pour ensuite finir dans le caniveau, esseulés, rongés par le chagrin, par un insoutenable sentiment de vide… Ils mourront seuls, sans avoir connu le bonheur un seul instant et quand ils s’en rendront compte, il sera déjà trop tard ! Bien trop tard ! Ils ont tant cherché le bonheur mais ne se rendent pas compte qu’il est à l’opposé de ce dont ils rêvent, il est là, tout proche, il les attend ! Réveille- toi petit ! Aide- moi à arrêter ce cercle vicieux qui nous pourrit la vie à tous ! Tout vient de l’égocentrisme : meurtre, adultère, vol, malheurs, chagrin, absolument TOUT ! Alors, s’il te plaît, ne tombe pas dans le piège ! Sur ce, je t’attends, le choix t’appartient !
Zeineb BOURAOUI